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Stèle Nestorienne

© Chine Informations - La Rédaction

(miniature) Stèle Nestorienne Stèle Nestorienne

La stèle nestorienne est une tablette en pierre sur laquelle un texte décrit les 150 années qui marquent le début de l'expansion du christianisme en Chine. Ce texte est ponctué de différents récits sur les progrès mais également des périodes mouvementées et troublées.

Qu'est-elle ?

Il s'agit d'un grand bloc de calcaire mesurant 279 cm érigé en 781 (le 7 janvier) à Chang'an, la capitale impériale sous la dynastie Tang (il s'agit de l'actuelle ville de Xi'an). La calligraphie a été réalisée par un certain Lu Xiuyan et le contenu a été rédigé par le moine nestorien Jingjing (Adam), le métropolitain de la province ecclésiastique nestorien de Beth Sinaye (ancienne appellation de la Chine en syriaque en tant que province ecclésiastique).

La stèle a été enterrée en 845 après une campagne anti-religions. Elle a été déterrée entre 1623 et 1625 à côté du Temple Chogren après avoir été découverte par des travailleurs qui creusaient à proximité.

Le premier a avoir compris son importance est l'intellectuel Zhang Genyou. Il avait déjà eu connaissance des chrétiens par Matteo Ricci et son texte fut publié. Il aura cependant fallu plusieurs expertises poussées pour déterminer que cette pierre renfermait un texte nestorien et non catholique. Elle est aujourd'hui conservée dans la chambre n°2 du Musée Beilin à Xi'an.

L'objectif

Le but de ce texte est de célébrer et aider la propagation en Chine de la lumière de la religion de Daqin (Daqin étant le mot chinois pour désigner l'Empire romain du 1er et 2ème siècle de notre ère). De ce fait, les textes en chinois et en syriaque décrivent donc dans les moindres détails le quotidien et la vie des communautés chrétiennes de plusieurs villes du nord de la Chine notamment celle qui a été conduite par Alopen, le plus connu des missionnaires syriaques de cette époque (635).

La stèle est la preuve qu'à cette époque, de nombreuses provinces de Chine pratiquaient la religion chrétienne de manière continue en étant étroitement contrôlées par les autorités chinoises.

Ainsi, les chinois de 18 ans et plus étaient autorisés à rejoindre des communautés chrétiennes officiellement enregistrées auprès du gouvernement. Parmi celles qui étaient approuvées, on compte les congrégations protestantes et l'Eglise catholique patriotique chinoise. Cela n'empêche pas la pratique de cultes informels et clandestins dans ce qu'on appelle alors « les églises souterraines ».

Le contenu et sa signification

La pierre est composée d'une introduction en chinois qui peut être traduite comme suit : « Monument commémoratif de la propagation de la religion Ta-Chin de Daqin ». Ce chapeau est surmonté d'une croix. Puis, un long texte de 1900 caractères chinois est placé au centre. Ce dernier fait référence à la Genèse, la Croix et le Baptême. Il illustre parfaitement La Trinité et l'Incarnation mais ne mentionne rien à propos de la crucifixion ou la résurrection du Christ.

Le texte fait également référence à plusieurs hauts dignitaires du clergé. Un certain Hnanisho a été patriarche nestorien de 773 à 780. Il fut remplacé par Timothy I qui a été consacré à Bagdad le 7 mai 780. On peut également citer un évêque, deux archidiacres et une soixantaine de moines et de prêtres. Il rend également hommage aux bienfaiteurs de l'Eglise et aux missionnaires qui sont arrivés en Chine vers 640.

Les noms et les appellations

Les noms des membres du haut clergé et des moines sont inscrits sur le devant ou rangés sur les côtés étroits de la pierre, à la fois en syriaque et en chinois. Parfois des correspondances phonétiques étaient constatées mais dans de nombreux cas, les noms d'origines syriaques et les noms traduits en chinois n'avaient aucune ressemblance.

Dieu était désigné sous le terme « Véritable majesté » tandis que les transcriptions chinoises pour les noms propres comme Dieu, Christ ou Satan sont restés phonétiquement proches du syriaque (Allaha, Mshiha et Satana).

La traduction moderne

Le travail de la transcription et de la traduction du texte a été réalisé par Michal Boym et deux compagnons chrétiens chinois (Andréas Zheng Boym et Matthaeus Sina). Ce travail a fait l'objet de nombreux critiques et encore aujourd'hui, le texte en lui-même, fait débat.

On dénombre plusieurs péripéties telles que la déclaration de la stèle comme étant fausse par les groupes anti-jésuites catholiques du 17ème siècle. De grands savants et théologiens européens ont également remis en cause l'authenticité de cette stèle. Parmi eux, on peut compter le savant presbytérien germano-néerlandais, Georg Horn, l'historien allemand Gottlieb Spitzel et le missionnaire dominicain Domingo Navarrete.

Au 19ème siècle, plusieurs opérations ont été tentées pour ramener la stèle en Europe. Mais toutes ont échoué notamment celles du savant chercheur et aventurier Frits Holm venu à Xi'an en 1907. Grâce à l'intervention des autorités locales, la stèle a été transportée avec son piédestal à Xi'an pour être déposée en toute sécurité au musée de Beilin où il est encore exposé aujourd'hui.

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