11/09/2009 à 14:50 - Une réhabilitation de l'égo
Je me suis mal fait comprendre, Tintin : je ne voulais pas dire qu'il était « normal voire juste, qu'un individu connu de notoriété publique veuille parler ou entendre parler le plus de "sa paroisse" qu'un autre. » Je ne parlais pas des vedettes elles-mêmes mais de leur public. Je me demandais s'il n'y avait pas, de la part des lecteurs ou des spectateurs de la presse et des émissions « people », un désir inconscient de vivre, à travers leur fascination pour l'intimité de leurs idoles, une réhabilitation de leur propre égo.
Dans une Chine où, il n'y a pas si longtemps encore (30 ou 40 ans) tenir un journal intime pouvait mener tout droit au Laogaï (je pense, bien sûr, à Wu Hong Da, dit « Harry Wu », auteur de Vents amers, aux éditions Bleu de Chine), la nouvelle visibilité des personnalités a probablement quelque chose de désinhibiteur dans la construction de soi. Tandis qu'une frange de la population découvre les méandres de sa vie psychique dans la psychanalyse, qui a désormais pratiquement pignon sur rue pour les élites économiques et culturelles, les masses se ruent sur les actualités « people »... à la grande satisfaction des champions de la « mercatique » et avec la bénédiction des politiques qui voient là un moyen très efficace de crétinisation des masses (toutes choses qui se passent évidemment aussi « chez nous »).
Ce ne sont évidemment que des hypothèses... mais je crois que tout cela a un sens plus profond que le sens économique qui saute immédiatement aux yeux.