Un expert hongrois indique que l'UE devrait poursuivre une coopération économique pacifique avec la Chine
L'Union européenne (UE) devrait poursuivre une coopération économique pacifique avec la Chine et éviter de se dissocier de la deuxième économie mondiale, a dit un expert hongrois dans une récente interview accordée à Xinhua.
Se dissocier de la Chine serait une "erreur" qui nuirait à la fois à l'UE et à la Chine, a estimé Zoltan Kiszelly, directeur du Centre d'analyses politiques de l'Institut hongrois Szazadveg. La Chine est l'un des principaux partenaires commerciaux de l'UE et le commerce bilatéral a connu une croissance rapide ces dernières années.
"La Chine étant le plus grand marché unique de l'UE, celle-ci devrait apprécier ce partenaire et ne pas répéter l'erreur des sanctions inconsidérées et autodestructrices contre la Russie", a noté M. Kiszelly.
Les commentaires de M. Kiszelly interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre l'UE et la Chine. L'UE a critiqué les pratiques économiques de la Chine, parlant de "découplage" ou de "dérisquage", et a décidé de lancer une enquête anti-subventions sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.
Malgré ces tensions, M. Kiszelly a estimé que l'UE devrait continuer à dialoguer avec la Chine. "La coopération entre l'UE et la Chine a fait de ces deux pôles de l'économie mondiale les principaux partenaires commerciaux l'un de l'autre", a mis en avant M. Kiszelly, évoquant le 20e anniversaire du partenariat stratégique global entre la Chine et l'UE.
Une enquête récente menée par la fondation hongroise Szazadveg montre qu'une majorité significative dans les deux tiers des pays européens interrogés préconise une coopération économique pacifique avec la Chine plutôt que des mesures plus sévères.
L'enquête révèle également que les Hongrois sont plus susceptibles que les Européens en général de voir la Chine d'un ?il favorable.
La Hongrie entretient des liens économiques étroits avec la Chine et est un fervent partisan de l'Initiative la Ceinture et la Route proposée par la Chine.
En ce qui concerne la position de la Hongrie sur la coopération avec la Chine, M. Kiszelly a souligné que le Premier ministre Viktor Orban soutenait une politique de connectivité, promouvant des partenariats économiques et industriels mutuellement bénéfiques entre les entreprises européennes et chinoises.
La collaboration entre les constructeurs automobiles allemands haut de gamme et les fournisseurs chinois de voitures, tous deux présents en Hongrie, montre que la Chine et les entreprises de l'UE tirent profit de telles alliances, a-t-il poursuivi.
Le prochain sommet UE-Chine, la première réunion en face à face entre les dirigeants des deux parties depuis quatre ans, est une "bonne occasion de rétablir la confiance et de dissiper les malentendus", a dit M. Kiszelly.
La coopération future entre la Chine et l'UE peut être renforcée dans les domaines à forte valeur ajoutée, tels que les télécommunications, l'équipement numérique et l'industrie automobile, a-t-il déclaré, ajoutant que les deux parties ont des "intérêts communs" dans le domaine de la lutte contre le changement climatique.