Le château de Versailles espère maintenir et approfondir les relations culturelles franco-chinoises, selon sa présidente

Les liens entre la France et la Chine sont ceux de pays aux vieilles cultures et le château de Versailles, qui incarne pour beaucoup la culture française, est très soucieux de maintenir les relations culturelles franco-chinoises pour qu'elles perdurent, a déclaré Catherine Pégard, présidente de l'Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, dans une récente interview accordée à Xinhua.

Ancien siège de la cour royale et actuel musée populaire, le château de Versailles fête cette année son 400e anniversaire. Selon Mme Pégard, son histoire "est un petit peu mêlée aux relations entre la France et la Chine" et les échanges franco-chinois ont commencé presque dès le début de l'histoire du château.

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, Louis XIV installa sa cour au château de Versailles et envoya en 1685 des jésuites français à la cour de l'empereur Kangxi à Beijing. Cette décision conduira à des échanges scientifiques, culturels et intellectuels de haut niveau qui permettront aux deux pays de nouer des relations de confiance et d'estime réciproques. Alors que la Chine apprécia les connaissances scientifiques des pères jésuites français, il y eut un vrai goût du côté français pour l'art et les objets d'art chinois.

"Depuis ce moment-là, cette histoire perdure", a rappelé Mme Pégard. "C'est le général de Gaulle qui a reconnu diplomatiquement la Chine en 1964 (...) et c'est ici (à Versailles) qu'il a convaincu le président américain (Richard) Nixon de reconnaître à son tour la République populaire de Chine".

Entré dans le XXIe siècle, le château de Versailles se donne pour mission de poursuivre ces liens bilatéraux. "Nous sommes très soucieux de maintenir ces relations qui ont commencé avec Louis XIV, pour qu'elles perdurent jusqu'à nous. Notre rôle, c'est qu'il n'y ait pas d'interruption dans le cours de l'histoire", assure la présidente, entrée en fonction en 2011.

C'est pourquoi en 2004 et 2005, le château de Versailles a coorganisé avec le Musée du Palais de la Cité interdite de Beijing deux expositions majeures autour de Louis XIV et de son contemporain chinois, l'empereur Kangxi, dans le cadre des Années croisées France-Chine. En 2014, une autre exposition a eu lieu à Versailles pour montrer les collections qui témoignent des échanges franco-chinois pendant le XVIIIe siècle, dont la version enrichie sera présentée à la Cité interdite en 2024, rimant avec le 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques franco-chinoises.

Catherine Pégard s'est félicitée du rapprochement entre le château de Versailles et la Cité interdite, car ces deux lieux ont "leurs propres richesses historiques" et sont devenus "les symboles de la culture de nos deux pays". Tout comme les Français qui vont visiter la Chine passent par la Cité interdite, Mme Pégard espère que les Chinois qui viennent en France passeront par Versailles.

Comme le tourisme fait partie intégrante des échanges culturels d'aujourd'hui, la présidente attache une attention particulière à la mise en relation avec les visiteurs chinois, qui représentaient 13% des visiteurs au château de Versailles avant la pandémie de COVID-19. "Nous sommes très heureux d'accueillir de nouveau le public chinois, qui verra des choses tout à fait différentes pour ceux qui reviendront", a salué la présidente.

Par ailleurs, le château de Versailles fait voyager une exposition numérique, qui s'appelle Virtually Versailles, à Shanghai, à Hong Kong et maintenant à Macao. Selon Mme Pégard, cette exposition immersive constitue une incitation pour les Chinois à venir redécouvrir Versailles, surtout pour les plus jeunes d'entre eux.

"Je crois que c'est très intéressant d'approfondir les relations culturelles", a conclu Catherine Pégard. Quant aux relations avec la Chine, "il y a encore beaucoup de choses à découvrir, beaucoup de choses à approfondir et beaucoup d'échanges à construire".