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Tabatière chinoise

© Chine Informations - La Rédaction

(miniature) Tabatière chinoise Tabatière chinoise

La tabatière chinoise 鼻烟 (bíyān) est une petite fiole, venant de Chine, dans laquelle on met du tabac à priser.

Particularités

Contrairement aux tabatières européennes qui sont généralement des boîtes fermées par un couvercle, les tabatières de Chine avaient la forme de fioles qui étaient fermées par un bouchon.

Une petite spatule, souvent en ivoire, prolongeait le bouchon et servait à prendre le tabac dans son contenant et le déposer sur l'ongle du pouce avant la prise. Cette petite spatule était utile afin de préserver le tabac de l'humidité car en Europe, les consommateurs de tabac puisaient avec leurs doigts dans la boîte à tabac, ce qui mouille le tabac.

La taille de la tabatière a été étudiée afin que l'objet puisse tenir facilement dans la main.

Histoire

Le tabac a fait son apparition en Chine dans les années 1600. 

La tabatière chinoise est apparue sous le règne de la dynastie Qing en 1644, avec l'augmentation de la consommation de tabac en Chine. Ce phénomène était lié à l'accession au pouvoir des combattants Mandchous. Des contenants ou réceptacles spéciaux ont donc été fabriqués afin de conserver le tabac et de pouvoir les transporter aisément. Le tabac est consommé, comme dans les pays européens, sous la forme de poudre à priser. Mais la tabatière a un design plus travaillé. Les courbes de la tabatière chinoise la font d'ailleurs ressembler à des fioles pour remèdes traditionnels. De même que les matériaux utilisés pour sa fabrication qui sont plus recherchés, la fabrication en elle même nécessite des techniques plus poussées.

Ce sont les gens de la haute société qui consomment du tabac tels que l'Empereur, les membres de sa cour, les employés de l'état ayant un rang élevé, les militaires et les gens de lettres. Car il faut reconnaître que priser se réfère au rang social occupé par chacun. La tabatière est alors plus qu'un simple objet, elle est un ustensile qui met en valeur la personne qui la détient ou qui l'utilise. On peut alors affirmer que la tabatière est un objet d'art, et sa fabrication suit des techniques de décoration indispensables, de même que des processus qui sont appliqués depuis plusieurs siècles. On peut trouver différentes formes de tabatières comme celles représentant des animaux ou des humains. Les matières premières utilisées sont aussi différentes, et on peut alors trouver des tabatières en verre, en jade, en porcelaine ou en cuivre.

Durant la gouvernance de l'empereur Kangxi de 1662 à 1722, et de Yongzheng de 1723 à 1735, les premières tabatières firent leur apparition. Les premiers modèles furent produits par les manufactures impériales sises à Pékin. Il subsiste encore quelques rares exemplaires de ces premières tabatières, qui étaient des flacons faits en verre coloré, en émail sur cuivre ou en jade. La fabrication de tabatières artistiques atteint son apogée, pendant la période qui dura 60 ans après 1736. Les concepteurs des tabatières rivaliseront alors d'imagination afin de créer des produits dans diverses matières. Il y aura alors l'utilisation du verre, de l'émail, de la néphrite ou de la jadéite, du lapis-lazuli, des cristaux de roche, du cloisonné, des pierres diverses, de la porcelaine, de l'ivoire, du corail, de l'ambre, du nacre ou du laque…..

La tabatière étant habituellement donnée en présent à l'empereur, la production était alors importante dans les ateliers de fabrication de Pékin. Des manufactures privées étaient chargées de la production destinée à une clientèle spécifique, principalement les savants et les lettrés. Ces fabriques ancestrales ont ainsi produits de véritables objets d'art. 

Au XIXe siècle, la fabrication des tabatières pour l'usage de la famille impériale connaît un déclin. Par contre, la prise devient un phénomène de mode dans tout l'empire. L'acquisition d'une tabatière est alors devenue la dernière mode chez la population, qui en a fait un véritable objet de collection. On peut noter alors une baisse de la qualité des tabatières produites mais les artisans font toujours preuve d'autant d'imagination pour fabriquer des objets créatifs. Un abandon de la l'utilisation et de la fabrication de la tabatière a été constaté durant la dynastie Qing et son dernier souverain, l'Empereur Puyi.

Les premiers livres qui relatent l'histoire et la fabrication de la tabatière chinoise n'ont fait leur apparition que dans les années 60. C'est un domaine qui a été pendant plusieurs années gardé secret. La méthode de fabrication met en exergue toute la diversité artistique étalée en Chine entre la fin du XVIIe siècle et le début du XXe siècle. 

Collection

Les collectionneurs de trésors chinois ont compris depuis longtemps l'engouement pour les tabatières chinoises. On peut souvent en trouver dans la plupart des collections se rapportant à l'art chinois comme au musée Guimet dans sa collection Emile Guimet et Ernest Grandidier, à la fondation Baur, aux Musées Royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles, dans la collection Edmond Michotte ou au Victoria et Albert Museum dans sa collection Salting.

Aujourd'hui, les prix de ces objets de collection peuvent atteindre des sommes colossales. Ainsi la fourchette de prix s'étend de 300 euros à 30 000 euros. Des exemplaires sont même vendus à plus de 80 000 euros. Ce prix exorbitant concerne de rares échantillons qui sont très anciens. On peut citer comme exemple un flacon fait en émail, datant entre 1736 et 1796 sous le règne Qianlong, et qui était peint de personnages européens. Des artisans ou des fabricants de bijoux prestigieux comme Fabergé, Cartier ou Maquet avaient aussi transformé les tabatières en objets différents comme des briquets ou des flacons à parfum. 

Actuellement, on observe une forte demande concernant les tabatières produites par l'école de Suzhou, se rapportant au nom d'une ville chinoise réputée pour ses oeuvres faites en jade ou en agate. Les tabatières de Suzhou se démarquent par la splendide qualité de leur fabrication et aussi par le savoir faire du concepteur de l'objet. Il a su faire ressortir les qualités de la matière première utilisée qui était principalement de la pierre. Le résultat final est époustouflant car il a su utiliser les inclusions transparentes ou colorées de la pierre pour donner un ornement tourbillonnant, tout en relief.

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