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Ge Hong

© Chine Informations - La Rédaction

Intellectuel cultivé et auteur prolifique dont beaucoup de textes ne nous sont pas parvenus, Ge Hong 葛洪 (283-343), nom public Zhichuan, surnom Baopu Zi, celui qui embrasse la simplicité, est essentiellement connu pour l'intérêt qu'il porta à la poursuite de l'immortalité et ses recherches sur les techniques censées y mener, exposées dans le Baopuzi . Ce livre a eu une grande influence sur le développement de l'alchimie, de la pratique et de la pensée taoïste, et reste de nos jours un ouvrage de référence pour leur étude, malgré son abord ardu et l'aspect difficilement interprétrable d'une partie de son contenu. Il offre également un intérêt philosophique et documentaire sur la société de l'époque.

Parmi les autres écrits qui restent de lui, on peut mentionner Biographies des divins immortels 3ainsi que des textes sur la médecine et la pharmacopée, intégrés dans des traités de médecine chinoise.

Ge Hong est connu dans la tradition chinoise comme un alchimiste, un médecin, un maitre taoïste et un immortel. Il est parfois appelé Petit viellard immortel 4en référence à son grand-oncle le maître Ge Xuan 5(164-244), surnommé Ge le viellard immortel 6.

Bien que la date de 343 soit admise comme celle de sa mort par la plupart des historiens modernes, une tradition taoïste veut qu'il ait vécu jusqu'à 80 ans passés, ce que reflètent certaines biographies.

Biographie de Ge Hong dans les annales localesElle provient essentiellement de son autobiographie en postface du Neipian, portion ésotérique du Baopuzi, et de sa biographie officielle dans le Livre des Jin7. Il serait né en 283 dans une famille de la haute société de Jurong 8, district de Danyang 9, province du Jiangsu, non loin de l'actuelle Nankin. De son propre aveu, il n'aimait ni les jeux d'enfants ni les études sérieuses. La mort de son père lorsqu'il avait douze ans et l'instabilité politique de l'époque diminueront ses possibilités de carrière. A 13 ou 14 ans il entre dans l'école de Zheng Yin10,disciple de Ge Xuan déjà âgé de quelque 80 ans, qui offre un type d'enseignement en vogue à l'époque, mélange de classiques, d'astrologie, de divination et de techniques de longévité. Le maître dispensait une partie de son savoir de façon ésotérique, réservant certaines informations à certains disciples. Ainsi, Ge Hong lui-même ne fut-il autorisé à copier que quelques-uns des ouvrages de référence qu'il a mentionné dans le Neipian.

En 303, il entame une courte carrière militaire et contribue à éteindre une rébellion. Les campagnes achevées, promu général, il projette de se rendre à la capitale (Luoyang) pour, dit-il, chercher des livres rares, mais peut-être était-ce dans l'intention de poursuivre sa carrière. Quoiqu'il en soit, une guerre intestine qui vient de se déclencher dans le Nord l'oblige à rester dans le Sud où il subsiste d'une façon ou d'une autre pendant 8 ans sur les monts Luofu11 dans le Guangdong, une des terres d'immortalité de la tradition taoïste. Il semble y avoir beaucoup écrit, le Baopuzi en particulier, et y est peut-être devenu disciple de Bao Jing 12 (260-327), ancien fonctionnaire et alchimiste, qui lui donna sa fille en mariage.

Il rentre dans sa région d'origine en 314 et pourrait avoir été au nombre des clients gratifiés d'une fonction honorifique par le Prince de Langya, Sima Rui (276-322), qui déplaça la cour à Jiankang près de Nankin à la chute des Jin occidentaux et deviendra empereur des Jin orientaux en 318. Il aurait ensuite occupé à partir de 326 divers postes mineurs dans l'administration du premier ministre Wang Dao13 (276-339).

En 331, il aurait demandé à être muté dans l'actuel Vietnam dans le but d'y recueillir des matériaux pour ses expériences, mais fut retenu en route, en même temps que ses fils et neveux qui l'accompagnaient, par Deng Yue, préfet de Guangzhou. Il prit de nouveau résidence sur les monts Luofu où il resta jusqu'à sa mort en 343, ayant refusé les postes proposés par Deng Yue. La légende prétend qu'il devint immortel, laissant derrière lui un cadavre léger comme une enveloppe vide.

Le Baopuzi

Ge HongNommé d'après le surnom que s'était donné l'auteur, il adopte la forme de l'argumentation contre un contradicteur imaginaire et comprend deux parties qui ont circulé indépendamment jusqu'au XIVe siècle :

le Neipian14 ou ouvrage ésotérique en 20 chapitres, qui rassemble les textes sur l'immortalité et ses techniques. Ge Hong y argue en faveur de la possibilité de devenir immortel et expose différentes techniques employées à cet effet : alchimie et pharmacopée naturelle, avec une préférence pour la première, gymnastique, techniques respiratoires, pratiques sexuelles. L'aspect moral n'est pas oublié. En postface se trouve l'autobiographie de l'auteur. Cet ouvrage, qui contient des desriptions détaillées d'expériences et des recettes, est considéré comme une synthèse assez complète des connaissances alchimiques de l'époque. Il a donc pu influencer l'alchimie arabe qui tire une partie de ses sources de la Chine, ainsi que l'alchimie européenne qui en découle.
Le Waipian15 ou ouvrage exotérique en 50 chapitres rassemble des textes sur des sujets divers : commentaires sociaux, militaires, politiques et littéraires en particulier. L'ensemble abonde en allusions et citations, preuve d'érudition. Ge Hong y présente l'écriture comme une action vertueuse d'éducation.
Ge Hong préconise l'adoption des pratiques d'entretien du corps yang sheng 16et d'immortalité pour la vie spirituelle, et de la morale confucéenne pour les relations sociales. il adopte aussi des positions proches des légistes en ce qui concerne le maintien de l'ordre. Il s'agit d'un syncrétisme philosophique qui a dû être assez largement partagé par ceux dans sa position, lettrés attirés par le mysticisme mais jouant un rôle actif dans la société.

Place dans le taoïsme

Indépendamment de sa classification dans les histoires modernes du taoïsme, est impossible de savoir si de son temps Ge Hong était identifié à un courant déterminé, pas plus d'ailleurs que pour ses deux maîtres chez qui l'on reconnait diverses influences, ce qui n'a rien d'étonnant compte tenu de leur grande érudition. On sait que Zheng Yin privilégiait le Jindan et possédait des textes qui seront intégrés dans le canon du courant Shangqing17. Bao Jing est souvent présenté comme ayant fait la synthèse de l'École des sorciers 18et de l'École Jin 19 à laquelle se rattache le Traité ésotérique des Trois Augustes Souverains 20 , qui suit le courant Sanhuang. Ge Hong ne semble pas avoir pris de disciples et exerça son importante influence sur le taoïsme grâce à ses écrits et peut-être, de son vivant, son prestige personnel.

Quoiqu'il en soit, de nombreux taoïstes se réclameront de sa tradition. Un culte lui est rendu en tant qu'immortel ; il existe des temples qui lui sont consacrés, par exemple près de Hangzhou au nord du Lac de l'Ouest (Xihu). Différents lieux se prétendent site de rédaction du Baopuzi ou de métamorphose de l'auteur.

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