Ah Tintin, les voyages et les horaires avec les chinois ! Chaque fois je m'arrache les cheveux !
Il me semble (Ne vous privez pas de me contredire) que les chinois ont un problème avec la gestion du temps et la gestion des adresses.
On ne sait jamais à quelle heure on doit partir ni à quelle heure on va arriver. On va rendre visite à des gens qui nous attendent pour manger mais on part sans adresse et sans n° de tel... Chaque fois ça commence dans la détente et ça se termine en pari de l'impossible.
Avant de connaitre ma femme, j'avais eu un try avec une dame chinoise en Hollande. Nous sommes invités par des amis à elle étudiants de passage. Nous savons seulement le nom du village, le nom de la fille qui est sous locataire... et que c'est en arrivant au n° 1004...
Je conduis. Je pense : Dès que nous apercevons des numéros je vérifie si on avance dans le bon sens. Ca y est, nous avançons dans le bon sens. Avec un numéro aussi important, ce doit être une ville, pas un village ? ? ?. 300... 340... Ca y est, nous sommes dans le village ! Zut ! Pourtant on n'a pas pu le manquer ! (Le cartésien) Bon, ce doit être en sortant du village de l'autre côté. On essaie... Non !
Allez, demi-tour ! Retour au premier numéro aperçu. A 10 j'arrête pour m'assurer qu'il n'y a pas un lotissement avec 10-01, 10-02... 10-0n... 10-04... (Ah ! Le vrai cartésien !) NAN ! Yapa !
Je recommence à 100 et je cherche 100-1 etc. NAN ! Yapa non plus !
Arrivée au village dernier numéro environ 350.
« Bon, c'est quoi cette histoire de filles ? Viens manger à la maison, je m'appelle Georgette et je sous loue à l'entrée de tel village, tu verras c'est facile !
Tu n'as ni le nom du propriétaire ni le numéro de téléphone ! »
« On ne doit pas être loin : Recule... à droite... avance... tourne... »
« Je gare la voiture là et puisque c'est facile et que ce n'est pas loin, va chercher à pieds (Les glandes au maxi, moi qui considère la ponctualité comme une forme de respect) »
Elle questionne les voisins, les passants... Moi négligemment je fume ma pipe le bras sur la portière. Personne ne comprend. Un attroupement de 5 à 10 personnes se forme... Je ne sais plus si je dois exploser de colère ou de rire... ou me cacher. Ils sont là à 10 m de moi depuis maintenant 10 minutes. Excédé je laisse mon regard errer... Oh ! ! ! C'est là ! Nous sommes presque devant ! Là c'est le 1002, le 1004 c'est surement la maison suivante.
Je fais des signes, je crie... Ma compagne fait un demi-tour, lève les yeux : 1002 ! A moins de 2m d'elle !
Ceux qui se sont écartés du groupe le rejoignent. Ils sont maintenant 10 à 15 qui montrent du doigt le 1002. Au milieu d'une série se déployant autour de 345... Certains amorcent un déplacement par la droite, d'autres par la gauche. Ca y est ceux qui sont partis à gauche montrent du doigt une maison qui est légèrement en retrait, à contresens dans l'ordre des numéros (Le cartésien en prend plein les dents ! rien ne lui sera épargné).
Ma compagne tape à la porte et son amie, très détendue arrive, ravie de nous voir.
Pensez-vous que compte tenu de notre retard elle serait de temps en temps sortie pour voir si des fois on n'était pas en train de chercher ? Non !
Il faut dire que cette histoire a tristement joué un rôle dans ma décision d'arrêter la relation. Mais à ce moment de l'histoire je n'avais encore rien vu ni imaginé de ce qui m'attendais....
Chapitre suivant, j'ai rencontré ma femme. Elle est dans le commerce et l'entreprise donc déjà ça va énormément mieux de ce côté là.
Nous sommes en compagnie de la famille qui s'affaire à nous aider : nous devons prendre le car pour aller à l'aéroport.
A quelle distance sommes-nous de l'aéroport ? Personne ne sait exactement donc pas de réponse chiffrée... (En fait nous sommes à environ 100 km... par les petites routes du Sichuan... Non ! Seuls ceux qui y sont allés peuvent imaginer. Pas vous !)
Combien de temps faut-il pour y aller ? Ca dépend... Personne ne sait exactement donc pas de réponse chiffrée...
L'avion part à quelle heure ? 17 : 45
Et le car ? 14 :00
Allons-nous y arriver ? Oui oui oui oui ! Chacun s'écrie.
A ma place, je ne peux rien dire, rien faire mais je commence à m'interroger.
Arrivée au car : La porte est ouverte, il tourne au ralenti, nous montons et nous installons.
Je pense : Si seulement il pouvait partir en avance... 14 : 00 : Rien. 14 : 05 : Toujours rien... « Eh ? » « Don't worry, it's China... »
14 : 20 : Ca y est, le chauffeur, que je surveille depuis le début, monte dans le car. Il dit quelque chose... Tout le monde se lève... Est-ce pour l'acclamer ? Non ! Renseignements pris, le car partira à 15 : 00... Je ne saurai jamais pourquoi.
Affolement général, enfin, surtout moi et aussi mon cousin qui prends l'affaire en main et qui commence par téléphoner pendant un quart d'heure.
Il sourit et lâche le téléphone : Un ami va venir vous chercher en voiture, mais il ne peut pas venir à l'arrêt de car, ça ferait mauvais effet. Il faut aller le rejoindre plus loin.
Valises, course à travers la ville : Il est là, avec un mini-van coréen.
Nous nous engouffrons, il démarre et klaxonne deux secondes, s'arrête deux secondes et recommence... Ca sera comme ça pendant tout le parcours.
D'ailleurs, il vaut mieux ! Il y a des camions surchargés de la nouvelle richesse locale (Le charbon) partout et on double en permanence : Virage sans visibilité, sommets de côtes. Je précise que compte tenu de la route on n'atteint que rarement le 50 à l'heure.
Et alors, des camions, il y en a dans les deux sens. Parfois, on se retrouve face à face. Mais tout le monde est sympa et nous laisse passer...
Nous avons réussi à prendre l'avion... Mais je ne sais pas pourquoi...
Après l'atterrissage de l'avion ? Ah ah ah... Ca vaut son pesant d'or... Je vous le réserve pour la prochaine fois...
Alors Tintin, pour revenir à votre question, je pense que les horaires et notamment les dates ne sont connus que quelques jours à l'avance. C'est à dire que d'une part les horaires varient et que la détermination du calendrier chinois se fait au fur et à mesure avec un délai trop court pour organiser des prévisions de retour. Est-ce ça ?
