Le PM chinois prend un TGV reliant Jakarta et Bandung en Indonésie

Le Premier ministre chinois Li Qiang a voyagé mercredi à bord d'un train à grande vitesse (TGV) lors d'un trajet d'essai le long de la ligne ferroviaire à grande vitesse reliant la capitale indonésienne Jakarta et le centre culturel du pays, Bandung, qui a abrité en 1955 la légendaire conférence éponyme.

Lors de cette conférence historique, des dizaines de pays d'Asie et d'Afrique ont montré leur force collective en faveur de leur indépendance dans un contexte de guerre froide exacerbée entre les Etats-Unis et l'Union soviétique. Les cinq principes de coexistence pacifique proposés par la Chine ont été étendus à dix, ce qui a contribué à créer l'une des pierres angulaires des relations internationales modernes.

Dans son discours d'inauguration lors du 26e sommet Chine-ASEAN, M. Li a rappelé les cinq principes de coexistence pacifique. Il a indiqué que la Chine et l'ASEAN avaient approfondi leur coopération pratique dans les domaines de la sécurité traditionnelle et non traditionnelle et avaient respecté les cinq principes de coexistence pacifique et l'objectif du Traité d'amitié et de coopération en Asie du Sud-Est (TAC).

En 2003, la Chine a officiellement rejoint le TAC, créant ainsi un précédent pour d'autres pays non membres de l'ASEAN de lui suivre et d'adhérer au traité. Elaboré en 1976, le TAC incarne les principes universels de coexistence pacifique et de coopération amicale entre les Etats d'Asie du Sud-Est.

Le Premier ministre chinois a lancé un appel fort pour que la Chine et l'ASEAN s'efforcent de parvenir à la paix et à la prospérité régionales tout en gérant correctement les désaccords et les différends.

La Chine et l'ASEAN ont réussi à tracer une voie correcte de bon voisinage et d'amitié à long terme, ainsi que de développement et de prospérité communs, alors que le monde connaît des changements profonds sans précédent depuis un siècle, a souligné M. Li.

Lors du 26e sommet de l'ASEAN+3 (APT), il a indiqué que les pays de l'APT, et en réalité tous les pays d'Asie, partageaient tant de choses en commun.

Ils partagent ainsi une maison commune, des intérêts communs et des possibilités communes, a-t-il dit lors du 26e sommet de l'ASEAN+3 à Jakarta.

Le Premier ministre chinois a également mis en garde contre une nouvelle guerre froide. "Pour maîtriser les différends, il est essentiel aujourd'hui de s'opposer au choix d'un camp, à la confrontation des blocs et à une nouvelle Guerre froide et de veiller à ce que les désaccords et les différends entre les pays soient traités de manière appropriée", a-t-il souligné.

Ces désaccords et ces différends peuvent survenir entre des pays en raison de perceptions erronées, d'intérêts divergents ou d'interférences extérieures, a noté le Premier ministre chinois, ajoutant que quelle qu'en soit la cause, il est essentiel d'affronter la question sans détours, de dissiper les malentendus et de maîtriser les divergences.

Le moyen le plus efficace de dissiper les malentendus est de renforcer les échanges et d'accroître la compréhension ainsi que la confiance mutuelles avec une communication sincère, a-t-il fait remarquer.

La Chine s'est toujours engagée à approfondir les échanges et la coopération avec les pays de la région. Selon une liste des initiatives de coopération de la Chine pour les sommets de l'ASEAN, la coopération future entre les deux parties inclura davantage de domaines d'innovation tels que la technologie numérique, les véhicules à énergie nouvelle, l'énergie solaire photovoltaïque et l'intelligence artificielle.

"La Chine s'est engagée à renforcer son partenariat commercial avec le bloc", a observé Joseph Matthews, professeur principal à l'Université internationale BELTEI de Phnom Penh.

Elle a également promis de "partager ses expériences numériques et technologiques avec le bloc, ce qui permettra aux pays d'atteindre le même niveau d'excellence dans le domaine du développement économique", a-t-il poursuivi.

La conférence de Bandung a revêtu une grande importance, car elle a reflété le mécontentement ressenti par les pays asiatiques et africains face au manque de volonté des puissances occidentales de s'engager dans des consultations significatives sur des questions qui les concernaient directement.

Les pays en développement de l'Asie de l'Est s'efforcent de parvenir à l'indépendance, à l'auto-amélioration et au développement global, a indiqué Zhai Kun, doyen adjoint de l'Institut des études régionales de l'Université de Pékin.

Selon un rapport de Bloomberg, l'Indonésie accueille favorablement les investissements de la Chine dans les usines de batteries pour véhicules électriques, plutôt que de les quémander auprès des Etats-Unis.

Ce mécanisme de coopération de l'Asie de l'Est est un prédécesseur du Sud global, a estimé M. Zhai. "Après plus de deux décennies de développement, il dispose d'un cadre relativement stable et de fondations solides. Il intègre également des pays développés tels que l'Australie et la Nouvelle-Zélande".

"Sur la scène internationale d'aujourd'hui, le développement et la sécurité sont toujours les deux piliers de la région Asie-Pacifique", a-t-il noté. "La façon dont l'Asie-Pacifique maintient sa croissance et la stabilité régionale déterminera en grande partie le développement et la sécurité du monde entier".