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Le roi des singes - Voyage en Occident

© Chine Informations - La Rédaction

Voici l'histoire de cette légende chinoise en version abrégée, une présentation de l'auteur Wu Cheng'en et les influences du livre Voyage en Occident dans le monde.

Première partie

Le roi Singe

Il y a longtemps, en haut de le Montagne aux Mille Fleurs, il y avait un rocher magique, qui se cassa un jour et donna naissance à un oeuf de pierre. Et de l'oeuf sortit le Singe de Pierre, qui alla vivre avec les autres singes.

Un jour, les singes trouvèrent une cascade, et aucun d'entre eux n'eut le courage de passer derrière pour explorer, sauf le Singe de Pierre. Et il y trouva un pays merveilleux. Les singes vinrent y vivre et nommèrent le Singe de Pierre roi des singes, par reconnaissance. mais un jour, il s'inquiéta de la mort, et décida de partir en quête de l'immortalité.

Il voyagea pendant dix ans, et finit par arriver en radeau sur un rivage où vivait un sage qui connaissait le secret de l'immortalité, et il se fit accepter comme disciple du patriarche Sudobhi, qui lui donna le nom de Sun Wu-k'ung, le singe qui comprend la vacuité. Grâce à sa très grande intelligence, il apprit rapidement les secrets de Sudobhi, les soixante-douze transformations, et comment voler dans les airs sur les nuages, et enfin le secret de l'immortalité. Mais le singe se vantait de son savoir auprès des autres disciples, et un jour Sudobhi le chassa et lui interdit de faire savoir qu'il était son disciple.

Le singe s'en moquait bien. Il rentra chez lui sur un nuage et fit savoir à son peuple qu'il avait réussi. Puis il se rendit compte qu'il commençait à devenir vraiment puissant et commença à se préparer à la guerre, au cas où. Il alla voler des armes, mais si son peuple apprit à s'en servir, aucune ne lui convenait. Il décida d'aller prendre une arme magique au dragon qui vivait au fond du lac, et prit d'autorité un baton magique qui avait servi à niveler le fond de la mer et changeait de taille a volonté, et une armure complète. Le roi des dragons fut furieux et envoya une plainte au ciel.

Sun Wu-k'ung devint ami avec les chefs des démons et ils firent serment de fraternité. Mais un jour, il se réveilla dans le royaume de la mort. Il se plaint, disant qu'il était immortel et qu'il ne devrait pas être là. Comme on refusait de le laisser repartir en prétextant qu'on avait du confondre avec quelqu'un qui portait le même nom et qu'il fallait attendre le Roi de la Mort, il menaça les bureaucrates du royaume des morts et les força à le rayer de la liste des morts ainsi que tous ceux qui avaient un nom qui lui ressemblait, puis il retourna sur terre.

Le dirigeant du Ciel, l'empereur de Jade, reçut un jour les plaintes du roi des dragons et du roi de la mort concernant le roi des Singes, et il se facha. Mais l'un de ses serviteurs, l'Astre de la longévité, lui proposa plutôt de donner au roi des singes un poste mineur au ciel, afin de le calmer, de l'occuper et d'éviter une guerre. C'est ainsi que Sun Wu-k'ung reçut et accepta le titre de palefrenier céleste, qu'il pensait être très honorifique. Mais un jour, il apprit comme ce poste était bas et se révolta contre l'empereur de Jade. Et il demanda le titre de Grand Sage, l'Égal du Ciel.

L'empereur de jade, vraiment furieux cette fois, envoya contre lui le Céleste roi Li et son fils Natha. Et Li envoya son général, l'Esprit des Eclaircissements, mais le singe le vainquit sans peine, lui et toute son armée. Puis Natha y alla en personne, mais le singe le vainquit lui aussi, grâce à son bâton et à ses pouvoirs de transformation.

Ce fut encore l'Astre de la Longévité qui proposa un arrangement à l'amiable, c'est à dire créer un titre officiel de Grand Sage, Égal du Ciel, sans salaire mais sans obligations, pour faire plaisir au singe. Ce qui fut fait. Sun Wu-k'ung était très fier. Pour qu'il ne s'ennuie pas, on lui proposa de s'occuper des pêches de l'empereur de Jade, mais il les mangeait en cachette.

Un jour, la reine du Ciel voulut organiser un banquet de pêches, mais elle n'invita pas Sun Wu-k'ung. Il l'apprit alors qu'on venait chercher les pêches dans le verger et se mit en colère. Alors il entra en plein milieu du banquet sous une fausse identité, but une grande partie du vin et vola le reste, et, ivre, se goinfra d'elixir d'immortalité. Puis il se rendit compte de ce qu'il avait fait et que l'empereur de jade n'allait pas jtre content... Alors il rentra chez lui.

Cette fois-ci c'était la guerre, et les armées de l'empereur de Jade se battirent contre une horde de guerriers que le singe avait créés par magie, mais ne purent rien contre Sun Wu-k'ung lui-même. Alors Kuan-yin, déesse de la compassion, suggéra d'aller chercher Erh-lang le dieu de la vérité, pour combattre le roi des singes en combat singulier. Ehr-Lang était lui aussi maître des transformations, et il réussit à capturer le singe avec l'aide de Li, Natha, Kuan-yin, et du patriarche de la Voie.

Ils essayhrent de sissoudre le singe dans un four, mais comme il avait appris l'immortalité, rayé son nom de la lliste des morts et bu l'elixir d'immortalité, cela ne lui faisait pas grand-chose... Quand ils ouvrirent la porte, le croyant mort, il s'enfuit à nouveau, et cette fois-ci, Ehr-lang ne put le rattraper. Il fallut aller chercher Bouddha lui-même, qui emprisonna Sun Wu-k'ung sous la montagne des cinq éléments...

Deuxième partie

Plusieurs centaines d'années plus tard, Bouddha s'inquiéta pour les hommes. Il avait dans son palais en Inde des rouleaux contenant des prières pour améliorer la vie des humains, et il demanda à Kuan-yin de trouver un moine pieux qui accepterait de faire le pêlerinage pour aller les chercher.

En chemin, Kuan-yin rencontra un monstre qui mangeait les humains dans les rivières, puis un cochon qui les attaquait avec son râteau, puis un dragon. À chacun elle promit le pardon s'ils aidaient le moine dans son pèlerinage et le défendaient contre les dangers. Elle nomma le monstre Sableux, le cochon Petit Cochon, et elle transforma le dragon en cheval pour transporter le moine. Puis elle arriva près da la montagne ou Sun Wu-k'ung était enfermé, et lui promit le pardon à lui aussi s'il accompagnait le moine.

Elle trouva un moine qui était le plus doux et le plus pieux qu'on puisse imaginer, et qui accepta sans hésiter d'aller chercher les écrits. Elle le nomma Tripitaka, qui était le nom des rouleaux qu'il devait rapporter. Il délivra le singe de sa montagne, et la première réaction de Sun Wu-k'ung fut de lui fausser compagnie, mais Kuan-yin avait donné à Tripitaka un charme qui lui permit de se faire obéir.

En chemin, ils arrivèrent près d'une montagne où vivaient des démons qui s'étaient promis de capturer Tripitaka pour le manger. Ils envoyèrent Petit Cochon en éclaireur. la première fois, il alla dormir et fit semblant de n'avoir rien vu, mais Sun Wu-k'ung s'en rendit compte. la deuxième fois, il y alla vraiment, et combattit Corne d'Argent, un des deux démons, avec son râteau. Ils étaient de force égale, mais Corne d'Argent appela à la rescousse beaucoup de petits démons qui firent Petit Cochon prisonnier.

Ne voyant pas Petit Cochon revenir, les autres continuèrent leur route, mais le démon Corne d'Argent réussit à se débarasser momentanément du roi des singes en l'ensevelissant sous trois montagnes, et il en profita pour capturer Tripitaka, Sableux et le cheval.

Deux petits démons furent envoyés avec une gourde et une bouteille magique : on pouvait y enfermer des gens et ils se dissolvaient. Ils avaient pour mission d'éliminer Sun Wu-k'ung, mais ce dernier leur vola les deux objets par la ruse et prit leur apparence pour entrer chez les démons. Ils étaient justement en train de se dire que pour attraper le singe ils auraient besoin de la corde d'or qu'avait leur mère, c'est pourquoi tout en l'invitant à venir manger de la chair de Tripitaka, ils lui demandèrent d'amener sa corde.

Sun Wu-k'ung s'y rendit à la place des messagers et transmit l'invitation, mais profita du voyage pour se débarasser de la vieille mère des démons, lui prendre la corde et emprunter son apparence. Mais Petit Cochon le reconnut à sa queue, qu'il ne pouvait cacher, quand il entra dans la pièce, et ne put tenir sa langue. Sun fut reconnu et pris, et on lui reprit les trois trésors qu'il avait volés aux démons, la bouteille, la gourde et la corde d'or.

Les démons réussirent même à l'enfermer dans la gourde. Mais grâca à ses transformations, il put leur faire croire qu'il était complètement dissous alors qu'en fait non, et il s'échappa ainsi. Puis il vola la gourde et y emprisonna lui-même Corne d'Argent. Il réussit aussi à reprendre la bouteille et la corde, et à voler l'éventail magique. Il ne restait à l'autre démon, Corne d'Or, que l'épée aux sept étoiles, mais il s'enfuit avec et commença à lever une armée de démons pour lutter contre le singe. Pendant ce temps, ce dernier libérait ses compagnons de route.

L'armée arriva bientôt, et Sun Wu-k'ung réussit à la vaincre et à emprisonner Corne d'Or dans la bouteille. Il avait maintenant les cinq trésors, mais c'est à ce moment que le Patriarche de la Voie arriva et lui demanda de les lui rendre.

Tripitaka, Sableux, Sun, Petit Cochon et le cheval continuaient leur route quand leur chemin fut barré par une montagne de feu. On leur dit que seul un éventail magique qui appartenait à un dieu pouvait éteindre ce feu, c'est pourquoi les habitants devaient adresse moult prières au dieu pour qu'il consente de temps en temps à éteindre la montagne pour que des plantes puissent pousser.

Sun demanda à Yaksha, la propriétaire de l'éventail, de le lui prêter, mais il avait jadis tué son fils et elle était très en colère contre lui. Ils se battirent, et à l'aide de l'éventail elles le projeta à plusieurs milliers de lieues. Mais il revint monté sur un nuage. Effrayée, elle lui laissa l'éventail.

Mais c'était en fait un faux qu'elle lui avait laissé, qui n'éteignit rien du tout. Sun Wu-k'ung se rendit alors chez Bison Puisant, le mari de Yaksha, pour voir ce qu'il pouvait faire. Ils se battirent mais aucun des deux ne pris l'avantage. C'est alors que Bison Puissant reçut l'invitation d'un roi dragon à manger, et il proposa à Sun de reprendre plus tard.

Le roi des singes accepta, mais aussitôt après, il vola le cheval de Bison Puissant qu'il avait laissé devant le palais, prit sa forme, se rendit chez Yaksha et en profita pour lui voler le vrai éventail, cette fois-ci.

Il pouvait maintenant passer, mais les démons n'étaient pas contents. Bison Puissant se transforma en Petit Cochon et en profita pour reprendre l'éventail. Puis ils se battirent pendant longtemps, Bison Puissant contre le roi des singes et Yaksha contre Petit Cochon, mais ils étaient de force égale et personne ne gagna. C'est alors que le Céleste roi Li et son fils natha arrivèrent : ils avaient été envoyés pour aider Tripitaka. Ils reprirent l'éventail et emproisonnèrent les démons.

Les pèlerins purent passer et atteinrent le Paradis Occidental qui était maintenant tout proche, escortés par Li et Natha. Là, les disciples du Bouddha leurs donnhrent les paniers d'écrits qui devaient sauver les humains, et ils rentrèrent chez eux...

L'auteur Wu Cheng'en

吳承恩 Wu Cheng'en (1500 ?-1582 ?) est un écrivain chinois de la dynastie des Ming. Né à Huai'an, dans la province actuelle du Jiangsu, il étudia à la Nanjing Taixue (l'ancienne Université de Nankin) pendant plus de dix ans.

Il est l'auteur du roman Le Voyage en Occident ou Xiyouji  西遊記, qui est considéré comme l'un des quatre grands romans de la littérature classique chinoise.

Le roman fut publié pour la première fois à la fin du XVIe siècle. Comme de coutume, le nom de l'auteur n'était pas mentionné, et les différents éditeurs pouvaient modifier le contenu ou la longueur de l'ouvrage. L'identité de son auteur fut donc longtemps ignorée. Au Japon fut publiée au début du XVIIIe siècle la première traduction en langue étrangère, d'après une version commentée de la fin des Ming intitulée : Critique du Xiyouji par M Li Zhuowu 李卓吾 ; le Voyage y fut donc publié dans un premier temps sous le nom du commentateur. En Chine, le premier à proposer un auteur fut Wang Jiaxu 汪象旭 des Qing dans son Voyage en Occident à la recherche des preuves de la Voie 西遊証道書 ; il y attribuait la paternité du Voyage à Qiu Chuji de la fin des Song. Cette opinion fut reprise par les autres lettrés, jusqu'à la fin de l'ère mandchoue où l'on commença à remarquer que le texte mentionnait des coutumes datant des Ming, et que certaines parties étaient rédigées en dialecte de Huai'an 淮安, province du Jiangsu.

L'hypothèse Wu Cheng'en fut publiée pour la première fois par Lu Xun et Hu Shi 胡適. On avait en effet découvert dans les annales officielles de la préfecture de Huai'an 淮安府志 la mention d'un Xiyouji composé par ce lettré. Cette attribution resta néanmoins longtemps contestée par une partie des spécialistes. En effet, le titre Xiyouji avait déjà été utilisé pour d’autres ouvrages, et les annales officielles ne mentionnent en principe pas les œuvres de fiction. De plus, le catalogue d'un collectionneur de la dynastie Qing, Huang Yuji 黄虞稷, le mentionne comme ouvrage géographique. Les écrits de Wu Cheng'en qui nous sont parvenus ainsi que ceux des lettrés avec qui il était en relation ne font nullement référence au roman. Néanmoins, aucun autre candidat plausible n'a pu être proposé, et bien qu'il n'existe pas de preuve positive, le profil de Wu Cheng'en correspond tout à fait à celui qu’on prête à l'auteur, comme l'ont encore montré dans les années 90 Liu Xiaoye 劉脩業 et Yan Jingchang 顏景常.

Avant et après Le Voyage

Ce roman est, de l’opinion unanime des spécialistes, le plus réussi de l’abondante littérature fantastique de l’époque Ming. Le thème des pérégrinations de Xuanzang semble avoir été traité dès les Tang ; il en reste les Ballades de la recherche des soutras  取經詩話 (Qujingshihua) des Song et les Scènettes du voyage en Occident 西遊記雜剧 (Xiyoujizaju) des Yuan. Cette littérature s'appuie sur deux récits de disciples de Xuanzang : Bianji 辯機 composa avec - ou à la place de - son maitre le Rapport sur les régions occidentales à l’époque des Tang  大唐西域記 (Datangxiyuji) sur ordre de l'empereur Taizong des Tang ; Huili 慧立 et Yancong 彦悰 écrivirent l’Histoire du Maitre Sanzang du temple de la Grande Compassion 大慈恩寺三藏法師傳 (Daciensisanzangfashizhuan) qui contient déjà des aventures fantastiques. A Dunhuang, on peut voir des illustrations du récit datant du début des Xixia où apparait déjà la figure du singe avec un bâton. Les trois compagnons du bonze et l'origine de Sun Wukong sont mentionnés dans le théâtre Yuan. Le texte de deux chapitres est présent à peu de chose près dans des ouvrages antérieurs au roman, un recueil coréen de littérature chinoise (chap.46) et le Grand recueil de littérature de Yongle - Yongledadian 永樂大典 (chap.10).

Sous les Ming, avant le roman de Wu Cheng’en, il y eut Les quatre voyages 四遊記 (Siyouji ), un ensemble de quatre récits :

  • la Légende des huit immortels de la grotte d’en haut 上洞八仙傳 (Shangdongbaxianzhuan) de Wu Yuantai 吴元泰, parfois appelé Voyage en Orient  東遊記 (Dongyouji).
  • Le Voyage dans le Sud 南遊記 (Nanyouji) et le Voyage dans le Nord 北遊記 (Beiyouji) de Yu Xiangdou 余象鬥, dont les héros sont deux divinités taoïstes.
  • Le Voyage en Occident 西遊記 (Xiyouji) de Yang Zhehe 楊志和, sur le même thème que le célèbre roman, mais moins réussi.

Le roman n'aurait comporté au départ que 41 chapitres, une soixantaine de plus auraient été écrits ultérieurement en s’inspirant en partie du Voyage dans le Sud.

Le Voyage en Occident connut deux suites, Xuxiyouji 續西遊記 et Houxiyouji 後西遊記, et inspira de nombreux romans : Complément au Voyage en Occident 西遊補 (Xiyoubu) , de Dong Shuo 董說, version satirique anti-mandchou, deux Nouveau Xiyouji, 新西遊記 (Xiyouxinji) de Chen Jing 陳景 et 西遊新記 (Xiyouxinji) de Tong Enzheng 童恩正, ainsi que Aussi un voyage en Occident 也是西遊 (Yeshixiyou). Déjà populaire comme titre de roman sous les Ming, le terme youji est librement repris pour nommer des récits de voyage, tels qu’on peut en trouver sur des sites personnels, par exemple. Le récit du voyage de Marco Polo est connu comme le Voyage en Orient de Marco Polo 馬可波羅東遊記 d’après la traduction du film américain de 1938 qui l’a popularisé en Chine.

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