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Miao

© Chine Informations - La Rédaction

Avec une population de plus de sept millions d'habitants, les Miao 苗 (Miáo) également appelés Hmongs forment l'une des plus importantes ethnies minoritaires de la Chine du Sud-Ouest. Ils sont principalement répartis dans les provinces du Guizhou, Yunnan, Hunan et Sichuan, ainsi que dans la région autonome zhuang du Guangxi; un petit nombre d'entre eux vivent sur l'île de Hainan, ainsi que dans la province du Guangdong et dans la province du Hubei en Chine du Sud-Ouest. La plupart des Miao vivent dans des communautés très unies.

Une grande partie de la région des Miao est accidentée ou montagneuse et est drainée par plusieurs grandes rivières. Le temps est doux, les précipitations sont généreuses et les ressources naturelles abondent. Les récoltes principales incluent le riz, le maïs, les pommes de terre, le sorgho chinois, les haricots, le colza, les arachides, le tabac, la ramie, la canne à sucre, le coton, le théier oléifère et l'aleurite.

La langue

La langue des Miao appartient à la branche miao-yao de la famille de langues sino-tibétaines. Elle comprend trois dialectes principaux : l'un dans l'ouest du Hunan, un autre dans l'est du Guizhou et l'autre dans le Sichuan, le Yunnan et une partie du Guizhou. Dans certains endroits, des gens qui se disent Miao utilisent les langues d'autres groupes ethniques. À Chengbu et Suining du Hunan, Longsheng et Ziyuan de la région autonome zhuang du Guangxi et Jinping du Guizhou, environ 100 000 Miao parlent un dialecte chinois. À Sanjiang de la région autonome zhuang du Guangxi, plus de 30 000 Miao parlent la langue dong, et sur l'île de Hainan, plus de 100 000 personnes parlent la langue des Yao. À cause de siècles de contacts avec les Han, beaucoup de Miao peuvent également parler le chinois.

Histoire et structure socio-économique

MiaoLes ancêtres des Miao ont vécu dans l'ouest du Hunan et l'est du Guizhou durant les dynasties des Qin et des Han, il y a 2 000 ans. Au IIIe siècle, ils se sont déplacés vers l'ouest, jusque dans le nord-ouest du Guizhou et dans le sud du Sichuan, le long de la rivière Wu. Au Ve siècle, quelques groupes de Miao se sont déplacés dans l'est du Sichuan et l'ouest du Guizhou. Au IXe siècle, certains ont été amenés au Yunnan comme prisonniers. Au XVIe siècle, certains Miao se sont installés sur l'île de Hainan. En raison de ces migrations à grande échelle, réparties sur plusieurs siècles, les Miao se sont largement dispersés.

Une distribution aussi large et l'influence de différents environnements ont engendré des différences marquées dans le dialecte, les noms et l'habillement. Certains Miao de secteurs différents ont beaucoup de difficulté à communiquer entre eux. Leur art et leurs fêtes diffèrent également de région en région.

Le niveau de développement économique et éducatif n'est pas semblable non plus. La société miao primitive est passée par une longue étape durant laquelle il n'y a eu ni classes ni exploitation. Le totémisme a perduré parmi certains ancêtres des Miao jusqu'à la dynastie des Jin, il y a 1 600 ans. Au moment de la dynastie des Han de l'Est (25-220), les ethnies minoritaires de la région de Wuxi avaient commencé à s'adonner à l'agriculture et avaient appris à tisser avec de l'écorce et à teindre les tissus avec des graines de semences d'herbe; le troc avait déjà émergé. Cependant, la productivité était toujours très faible, et les chefs tribaux et les gens du commun avaient un statut égal.

La société primitive Miao a changé rapidement du IIIe au Xe siècle. Les clans communaux liés par des rapports de famille se sont transformés en villages communaux constitués de différents secteurs. Des vestiges du village communal ont persisté dans les organisations politiques et économiques des Miao jusqu'à la Libération en 1949. Des organisations, connues sous le nom de Men Kuan dans la dynastie des Song du Sud (1127-1279) et Zai Kuan pendant la dynastie des Qing (1644-1911), ont été formées entre plusieurs villages voisins. Les chefs Kuan étaient élus par leurs membres qui se réunissaient régulièrement et élaboraient des règlements pour protéger la propriété privée et maintenir l'ordre. Quiconque violait les règles était condamné à une amende, expulsé de la communauté ou même exécuté. Tous les villages au sein du même Kuan étaient contraints à se soutenir les uns les autres ou étaient punis selon le règlement approprié.

Vers la fin de la dynastie des Tang (618-907), les Miao étaient divisés en différentes classes sociales. Les chefs communaux avaient autorité sur la terre, et des contacts fréquents avec les Han et l'impact de leur économie féodale ont encouragé l'essor de l'économie des seigneurs féodaux miao. Ces derniers ont commencé à s'autoproclamer « officiels » et à appeler « personnes de champ » les serfs qui étaient sous leur régime.

Pendant la dynastie des Song (960-1279), certains Miao de la bourgeoisie ont été nommés gouverneurs préfectoraux par la cour impériale, ce qui a fourni une garantie politique à la croissance de l'économie féodale. Les seigneurs avaient l'autorité suprême sur les gens du commun et pouvaient les punir et leur intenter des procès à volonté. Si des dissensions éclataient entre les seigneurs, les « personnes de champ » devaient livrer bataille.

À cette époque, l'agriculture et l'artisanat se sont développés davantage. Entre les préfectures, on échangeait des céréales contre du sel, et du tissu Xi était envoyé à la cour impériale comme tribut. On a commencé à utiliser des épées, des armures et des arbalètes fabriquées de fer de haute qualité. Vers la fin de la dynastie des Song, les Miao de l'ouest du Hunan avaient maîtrisé les techniques d'extraction et de fonte du fer. Les textiles, notamment le batik, étaient également florissants. C'est alors que le commerce a commencé entre les Miao et les Han.

L'économie des seigneurs féodaux des Miao a atteint son apogée et a commencé à décliner pendant la dynastie des Ming (1368-1644). Une économie de propriétaires s'est développée. En 1502, la cour des Ming a commencé à supprimer le gouvernement de seigneurs féodaux des Miao, et elle a nommé des fonctionnaires sujets au rappel. Pendant les premières années de la dynastie des Qing, ces mesures ont été appliquées à de nombreux secteurs miao, ce qui a contribué à la désintégration du régime des seigneurs féodaux et à la croissance d'une économie de propriétaires. Dans l'ouest du Guizhou et le nord-ouest du Yunnan, cependant, quelques seigneurs maintenaient toujours leur puissance, et l'économie de seigneurs féodaux a continué à y exister jusqu'à la fin de la dynastie des Qing.

Vers la fin du XIXe siècle, les impérialistes ont commencé à accroître leur influence politique et économique, ce qui a donné lieu à une économie semi-coloniale. On a vu poindre des entreprises très prospères, notamment dans la fabrication d'alcool, le pressage de l'huile et la teinturerie. Ce type de sociétés a engendré de nombreux soulèvements. Durant les années révolutionnaires, de nombreux Miao ont joint les rangs des forces communistes pour lutter contre la conscription et les taxes trop élevées.

Après 1951, un certain nombre de départements autonomes miao ont été établis au Guizhou, au Yunnan, dans la région autonome zhuang du Guangxi, au Guangdong et au Hunan. La plupart de ces départements autonomes ont pris la forme d'une autonomie multiethnique, puisque les Miao avaient vécu depuis longtemps en harmonie avec les Tujia, Bouyei, Dong, Zhuang, Li et Han.

Avant 1949, les textiles, la forge du fer, la menuiserie, la maçonnerie, la poterie et le pressage de l'huile étaient à peu près les seules industries. Après la fondation de la République populaire de Chine, on a établi beaucoup d'usines et de stations hydroélectriques.

Dans les secteurs montagneux, les Miao ont construit des réservoirs, creusé des canaux et aménagé de nouveaux champs. Ils ont également développé une économie diversifiée selon les conditions locales, ce qui a aidé à ouvrir de nouvelles sources de matières premières et d'approvisionnements pour l'industrie et le commerce et à améliorer leur niveau de vie.

Us et coutumes

Habillement. Leur habillement comporte des caractéristiques distinctives qui varient d'un endroit à l'autre. Dans le nord-ouest du Guizhou et le nord-est du Yunnan, les hommes miao portent habituellement une veste de toile portant des dessins colorés, et ils drapent une couverture de laine ornée de motifs géométriques sur leurs épaules. Dans d'autres régions, les hommes portent une veste courte boutonnée à l'avant ou à gauche, un pantalon long avec une ceinture large et une longue écharpe noire. En hiver, les hommes portent habituellement des jambières supplémentaires en tissu, connues sous le nom de puttee. L'habillement des femmes change même de village en village. Dans l'ouest du Hunan et le nord-est du Guizhou, les femmes portent le pantalon et une veste boutonnée du côté droit, avec des décorations brodées sur le col, les manches et les jambes du pantalon. Dans d'autres régions, elles revêtent une veste courte à haut col et une jupe à plis qu'elles portent longue ou à mi-jambes. Pour les occasions de fête, elles se parent de divers bijoux en argent.

Alimentation. Dans le sud-est du Guizhou, dans l'ouest du Hunan, à Rongshui de la région autonome zhuang du Guangxi et sur l'île de Hainan, les Miao mangent du riz, du maïs, des patates douces et du millet comme aliment de base. Dans le nord-ouest du Guizhou, au Sichuan et dans le nord-est du Yunnan, ils mangent principalement du maïs, des pommes de terre, du sarrasin et de l'avoine. Dans le sud-est du Guizhou, les Miao cuisinent un mélange aigre de riz glutineux et de légumes, le tassent bien dans des jarres et le laissent reposer jusqu'à deux mois.

Habitation. Puisque les ressources en bois de construction sont abondantes dans la plupart des régions habitées par les Miao, les maisons sont habituellement construites en bois, et le toit est fait d'écorce de sapin ou de tuiles, ou encore de chaume. Dans le centre et l'ouest du Guizhou, les toits sont recouverts d'ardoise. Le style des maisons varie considérablement. Dans des secteurs montagneux, les maisons sont habituellement construites sur des pentes et haussées sur des pilotis. Les animaux sont gardés en bas. Dans la région de Zhaotong du Yunnan et sur l'île de Hainan, la plupart des Miao vivent dans des maisons construites avec des branches et des lanières de bambou tressées et recouvertes de torchis.

Mariage. La famille miao typique est petite et monogame. Les parents âgés sont habituellement soutenus par le fils cadet. Dans certaines régions, le nom du fils est suivi de celui de son père, mais les Miao n'emploient généralement que leur propre nom. Influencés par le clan patriarcal féodal des Han, les Miao ont déployé des efforts pour maintenir l'arbre généalogique familial, construit des salles ancestrales et adopté des mots qui, dans leur nom, indiquent leur position dans la hiérarchie familiale. Les mariages sont habituellement arrangés par les parents, mais les célibataires ont la liberté de se courtiser. Des occasions spéciales de se courtiser ont parfois lieu aux jours de fête, et à ce moment-là, les jeunes femmes d'un village hôte se réunissent avec de jeunes hommes des villages voisins pour chanter des chansons d'amour. Si un couple éprouve de l'attirance, il échange des témoignages d'amour. Mais les jeunes doivent tout de même obtenir l'approbation de leurs parents avant de pouvoir se marier. À Chuxiong, dans la province du Yunnan, la pratique d'installer des maisons publiques pour permettre aux hommes et femmes célibataires de se courtiser a prévalu jusqu'au milieu du XXe siècle. Après une journée de travail, ils se rendaient dans ces maisons pour chanter, danser et courtiser leur partenaire. Les Miao de cette région pratiquaient également la coutume de « kidnapper la mariée ». Si la fille enlevée consentait à une offre de mariage, on tenait alors une grande fête de mariage. Si elle n'y consentait pas, elle était « libérée ».

Fêtes. Les différentes communautés miao célèbrent différentes fêtes. Les mêmes fêtes peuvent même tomber à des dates différentes. Dans le sud-est du Guizhou et le district de Rongshui de la région autonome zhuang du Guangxi, le Nouvel An des Miao est célébré le « jour du Lapin » ou le « jour du Bœuf » du calendrier lunaire. Les festivités incluent les battements de tambour, la danse au son d'un lusheng (un instrument à vent), les courses de chevaux et les combats de buffles. Dans les districts près de Guiyang, le huitième jour du quatrième mois de l'année lunaire, les gens, vêtus de leur plus bel habit de fête, se rassemblent à la plus grande fontaine de la ville pour jouer du lusheng et de la flûte et chanter à la gloire de Yanu, un héros légendaire. Dans beaucoup de régions, les Miao organisent la fête des barques-dragons et la fête de la Montagne en fleur (le cinquième jour du cinquième mois de l'année lunaire), la fête de Goûter le nouveau riz (entre le sixième et le septième mois de l'année lunaire), la fête de la Pure Clarté et celle du Commencement de l'automne. Au Yunnan, la fête « Enjamber les montagnes de fleurs » est une fête populaire des Miao. Les couples sans enfant profitent de l'occasion pour réitérer des vœux au dieu de la Fertilité. Ils donnent du vin aux jeunes qui chantent et dansent sous un pin, sur lequel on accroche une bouteille de vin. Les jeunes hommes et femmes peuvent tomber amoureux à cette occasion, et on espère que cela aidera les couples sans enfant à en avoir un.

Religion. Autrefois, les Miao étaient polythéistes, et certains de leurs rites superstitieux coûtaient très cher. Dans l'ouest du Hunan et le nord-est du Guizhou, par exemple, les prières pour avoir des enfants ou pour obtenir la guérison d'une maladie étaient accompagnées de l'abattage de deux bœufs adultes en sacrifice. On tenait alors des festins pour toute la parenté pendant trois à cinq jours.

Culture

Les Miao ont une culture très diversifiée qui s'est développée à partir d'une souche commune. Ils raffolent du chant et de la danse et possèdent une littérature folklorique abondante. Leurs chansons, qui ne riment pas et dont la longueur varie considérablement, sont faciles à comprendre et sont très populaires parmi la communauté.

Le lusheng est leur instrument de musique préféré. En outre, la flûte, le tambour en cuivre, l'orgue à bouche, le xiao (une flûte verticale en bambou) et le cor suona sont également très populaires. Les danses populaires incluent la danse Lusheng, la danse du Tambour et la danse du Banc.

Les Miao créent une variété d'objets colorés d'artisanat, notamment les ouvrages au point de croix, la broderie, le tissage, le batik et le papier découpé. Leur technique de batik remonte à 1 000 ans. Ils dessinent d'abord un modèle sur du tissu blanc avec un couteau plongé dans de la cire chaude. Puis, ils font bouillir le tissu dans du colorant. La cire fond et laisse un modèle blanc sur un fond bleu. Ces dernières années, l'amélioration de la technologie a permis d'imprimer des dessins plus colorés, et beaucoup de travaux d'artisanat des Miao sont maintenant exportés.

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